Nulla dies sine linea (Pline l’Ancien à propos d’Apelle) « Regarde de tous tes yeux, regarde » (Jules Verne et Georges Perec) « Travaille ton instrument » (Pierre Schaeffer) Essentielle à toute activité artistique, la pratique d’exercices est pourtant rarement interrogée en tant que telle. Qu’est-ce qu’un exercice artistique? Quelles perspectives la pensée de l’exercice permet-elle d’ouvrir sur la compréhension des pratiques artistiques, sur leurs liens avec les savoirs et les techniques, su...

Nulla dies sine linea « Regarde de tous tes yeux, regarde » « Travaille ton instrument » Essentielle à toute activité artistique, la pratique d’exercices est pourtant rarement interrogée en tant que telle. Qu’est-ce qu’un exercice artistique? Quelles perspectives la pensée de l’exercice permet-elle d’ouvrir sur la compréhension des pratiques artistiques, sur leurs liens avec les savoirs et les techniques, su...

_Nulla dies sine linea_ « Regarde de tous tes yeux, regarde » « Travaille ton instrument » Essentielle à toute activité artistique, la pratique d’exercices est pourtant rarement interrogée en tant que telle. Qu’est-ce qu’un exercice artistique? Quelles perspectives la pensée de l’exercice permet-elle d’ouvrir sur la compréhension des pratiques artistiques, sur leurs liens avec les savoirs et les techniques, sur leur dimension historique et sociale, sur les valeurs de transmission qu’elles font vivre? Réactivée dans la philosophie contemporaine, la notion (...) d’exercice n’est pourtant que rarement confrontée aux pratiques artistiques et aux élaborations théoriques de ces pratiques. Or l’artiste, c’est d’abord une femme ou un homme qui, pour faire et pour produire, doit s’exercer, et s’exercer sans relâche. Exercices d’apprentissage et de formation, antérieurs à l’œuvre ; e... (shrink)

Cet article a déjà paru dans les Cahiers philosophiques, mars 2000, n° 82, p. 5-22, puis de nouveau dans un numéro hors-série consacré au « Plaisir », 2012, p. 7-21. Nous remercions les Cahiers et Bernard Sève de nous avoir autorisé à le reproduire ici. Le chapitre 4 de la Poétique indique, dès sa première phrase, que l'art poétique doit sa naissance « à deux causes, toutes deux naturelles ». La première cause est immédiatement précisée et analysée : (...) il s'agit de la tendance à l'imitation, présente - Poétique et Études littéraires – GALERIE – Nouvel article. (shrink)

Les textes du recueil Quand le geste fait sens sont pour partie issus d’un colloque, pour partie rédigés directement pour cette publication. Outre une Préface de Renaud Barbaras et une Introduction de Lucia Angelino, le volume comporte neuf études. Il est dépourvu d’index. Ces études sont réunies sous la bannière de l’expression « le geste f...

Les textes du recueil Quand le geste fait sens sont pour partie issus d’un colloque, pour partie rédigés directement pour cette publication. Outre une Préface de Renaud Barbaras et une Introduction de Lucia Angelino, le volume comporte neuf études (une consacrée à la danse, quatre à la musique, une au jeu, une à l’art conceptuel, deux à la vie et à la philosophie envisagées comme des performances). Il est dépourvu d’index. Ces études sont réunies sous la bannière de l’expression « (...) le geste f... (shrink)

La musique et la danse ont longtemps été les laissées-pour-compte de la philosophie de l’art. Quand on dit « l’art », tout le monde entend « les arts plastiques ». Quelques vigoureuses exceptions (Hegel, Schopenhauer, Nietzsche pour la musique, Valéry pour la danse) ne suffisaient pas à inverser le main stream, ni à modifier le rapport de force. Mais le paysage intellectuel a changé. Depuis une trentaine d’années, et en grande partie grâce aux discussions menées par les esthéticiens d’inspira..

L’ornement n’existe pas en soi, il est ontologiquement dépendant d’une réalité (artistique ou non) antérieure à lui – mais de nombreux ornements sont détachables de leur support. La secondarité de l’ornement explique sa propension à pulluler. L’ornement entretient ainsi avec l’œuvre ornée un rapport ambigu : il tend à l’affaiblir (par sa prolifération) non moins qu’à la construire (par le liant ou l’éclat qu’il lui donne). En musique et dans l’art oratoire notamment, l’ornement est essentiel. Dans tous les cas, l’ornement (...) vise à présenter l’œuvre ; dans certains cas même, l’ornement vaut pour lui-même, comme pure jubilation de la vie et « manifestation de soi » sans destinataire. (shrink)

« Un événement », écrit Milan Kundera, « n’est-il pas d’autant plus important et chargé de significations qu’il dépend d’un plus grand nombre de hasards? Seul le hasard peut nous apparaître comme un message. Ce qui arrive par nécessité, ce qui est attendu et se répète quotidiennement, n’est que chose muette. Seul le hasard est parlant. On tente d’y lire comme les gitanes lisent au fond d’une tasse dans les figures qu’a dessinées le marc de café ». L’événement, d’autant plus (...) improbable qu’il... (shrink)

« Un événement », écrit Milan Kundera, « n’est-il pas d’autant plus important et chargé de significations qu’il dépend d’un plus grand nombre de hasards? Seul le hasard peut nous apparaître comme un message. Ce qui arrive par nécessité, ce qui est attendu et se répète quotidiennement, n’est que chose muette. Seul le hasard est parlant. On tente d’y lire comme les gitanes lisent au fond d’une tasse dans les figures qu’a dessinées le marc de café ». L’événement, d’autant plus (...) improbable qu’il... (shrink)

J’appelle « présentation esthétique » le fait, pour un artiste, de présenter certaines conditions ou certains moyens de son art dans les formes même de son art, de manière sensible (« esthétique ») et non pas discursive. Dans certaines œuvres, le musicien présente esthétiquement certains instruments de musique : l’instrument n’est plus seulement au service de la musique, il est mis en avant pour lui-même. La musique devient alors l’instrument de son instrument. J’analyse de ce point de vue les Six (...) Concerts à plusieurs instruments de Jean-Sébastien Bach et la série des seize Sequenze de Luciano Berio. Mais la distinction entre « utiliser » simplement un instrument et le « présenter » n’est pas simple. Il est difficile d’utiliser un instrument sans le présenter au moins tendanciellement, et impossible de le présenter sans l’utiliser. L’attention esthétique de l’auditeur a aussi sa part dans ce processus. (shrink)

« À chaque lecture, chaque livre est mentalement “réécrit” par son lecteur comme Ménard réécrivit le Quichotte. Ainsi, l’infatigable fable borgésienne est peut-être moins une parabole sophistiquée de la littérature, qu’une description fidèle et somme toute évidente de l’acte de lire ». Lire au sens propre et courant, c’est déchiffrer une écriture, un signe ou une suite de signes renvoyant conventionnellement à des objets (lire un pictogramme), à des sons musicaux (lire une partition), à des m...

L’humanité a inventé environ 12 000 types différents d’instruments de musique, chacun exprimant une facette de l’imagination humaine. Mais on s’étonne que de ce que la philosophie néglige cet objet, dont se sont emparés acousticiens, musicologues, ethnomusicologues et historiens. Relevant le défi d’une exploration philosophique, Bernard Sève défend la thèse originale de la « condition organologique de la musique » : la musique n’est complètement elle-même que lorsqu’elle se sert d’instruments ; la musique, d’une certaine façon, « commence (...) » avec l’instrument. Mais à condition d’ajouter que l’instrument n’est rien sans l’instrumentiste qui le met en œuvre. On peut alors distinguer deux corps de l’instrument : son corps physique, qui peut produire toutes sortes de bruits, et son corps musical, qui ne produit que les sons musicaux voulus ; réciproquement, le musicien qui apprend à jouer d’un instrument transforme son corps physique naturel en corps musicien. Bernard Sève étudie enfin les rapports entre l’instrument et le temps et propose une ontologie de l’œuvre musicale dans laquelle l’instrument joue un rôle essentiel. L’instrument de musique n’est totalement lui-même que lorsqu’il joue, et l’œuvre musicale n’est totalement elle-même que lorsqu’elle est effectivement jouée. Et la musique est le seul art dont les instruments sont utilisés tout au long de la réalisation de l’œuvre : une fois la toile achevée, le peintre n’a plus besoin de son pinceau, mais, la partition terminée, le musicien a plus que jamais besoin des instruments... (shrink)

This collection is a festschrift prepared for Williams on his retirement from the White’s Professorship of Moral Philosophy at Oxford. The topics covered include equality, consistency, comparison between science and ethics, integrity, moral reasons, the moral system, and moral knowledge. Most of the chapters combine exegetical and critical ambitions. With contributions by J. E. J. Altham, Jon Elster, Nicholas Jardine, Ross Harrison, Christopher Hookway, John McDowell, Martin Hollis, Martha Nussbaum, Amartya Sen, and Charles Taylor, and replies by Bernard Williams.

By the time of his death in 2003, Bernard Williams was one of the greatest philosophers of his generation. Ethics and the Limits of Philosophy is not only widely acknowledged to be his most important book, but also hailed a contemporary classic of moral philosophy. Presenting a sustained critique of moral theory from Kant onwards, Williams reorients ethical theory towards ‘truth, truthfulness and the meaning of an individual life’. He explores and reflects upon the most difficult problems in contemporary (...) philosophy and identifies new ideas about central issues such as relativism, objectivity and the possibility of ethical knowledge. This edition also includes a new commentary on the text by A.W.Moore and a foreword by Jonathan Lear. (shrink)

By the time of his death in 2003, Bernard Williams was one of the greatest philosophers of his generation. Ethics and the Limits of Philosophy is not only widely acknowledged to be his most important book, but also hailed a contemporary classic of moral philosophy. Presenting a sustained critique of moral theory from Kant onwards, Williams reorients ethical theory towards ‘truth, truthfulness and the meaning of an individual life’. He explores and reflects upon the most difficult problems in contemporary (...) philosophy and identifies new ideas about central issues such as relativism, objectivity and the possibility of ethical knowledge. (shrink)

This edition includes, in addition to the most pertinent sections of The Fable's two volumes, a selection from Mandeville's An Enquiry into the Origin of Honor and selections from two of Mandeville's most important sources: Pierre Bayle and the Jansenist Pierre Nicole. Hundert's Introduction places Mandeville in a number of eighteenth-century debates--particularly that of the nature and morality of commercial modernity--and underscores the degree to which his work stood as a central problem, not only for his immediate English contemporaries, but (...) for such philosophers as Hume, Rousseau, and Kant. The selections are substantive enough to faithfully represent Mandeville the social theorist, and compact enough to be used in courses that can afford to spend no more than a week on his work. (shrink)

With a new foreword by Jonathan Lear 'Remarkably lively and enjoyable…It is a very rich book, containing excellent descriptions of a variety of moral theories, and innumerable and often witty observations on topics encountered on the way.' -_ Times Literary Supplement_ Bernard Williams was one of the greatest philosophers of his generation. Ethics and the Limits of Philosophy is not only widely acknowledged to be his most important book, but also hailed a contemporary classic of moral philosophy. Drawing on (...) the ideas of the Greek philosophers, Williams reorients ethics away from a preoccupation with universal moral theories towards ‘truth, truthfulness and the meaning of an individual life’. He explores and reflects upon the most difficult problems in contemporary philosophy and identifies new ideas about central issues such as relativism, objectivity and the possibility of ethical knowledge. This edition also includes a commentary on the text by A.W.Moore. At the time of his death in 2003, Bernard Williams was hailed by the Times as 'the outstanding moral philosopher of his age.' He taught at the Universities of Cambridge, Berkeley and Oxford and is the author of many influential books, including _Morality; Descartes: The Project of Pure Enquiry_ and _Truth and Truthfulness_. (shrink)

In the mid twentieth century the philosopher Ludwig Wittgenstein famously asserted that games are indefinable; there are no common threads that link them all. "Nonsense," says the sensible Bernard Suits: "playing a game is a voluntary attempt to overcome unnecessary obstacles." The short book Suits wrote demonstrating precisely that is as playful as it is insightful, as stimulating as it is delightful. Suits not only argues that games can be meaningfully defined; he also suggests that playing games is a (...) central part of the ideal of human existence, so games belong at the heart of any vision of Utopia. Originally published in 1978, The Grasshopper is now re-issued with a new introduction by Thomas Hurka and with additional material (much of it previously unpublished) by the author, in which he expands on the ideas put forward in The Grasshopper and answers some questions that have been raised by critics. (shrink)

How I became a philosopher -- To love, to love me, to love us.

We tend to suppose that the ancient Greeks had primitive ideas of the self, of responsibility, freedom, and shame, and that now humanity has advanced from these to a more refined moral consciousness. Bernard Williams's original and radical book questions this picture of Western history. While we are in many ways different from the Greeks, Williams claims that the differences are not to be traced to a shift in these basic conceptions of ethical life. We are more like the (...) ancients than we are prepared to acknowledge, and only when this is understood can we properly grasp our most important differences from them, such as our rejection of slavery. The author is a philosopher, but much of his book is directed to writers such as Homer and the tragedians, whom he discusses as poets and not just as materials for philosophy. At the center of his study is the question of how we can understand Greek tragedy at all, when its world is so far from ours. Williams explains how it is that when the ancients speak, they do not merely tell us about themselves, but about ourselves. _Shame and Necessity_ gives a new account of our relations to the Greeks, and helps us to see what ethical ideas we need in order to live in the modern world. (shrink)

It used to be that everyone read the "notorious" Bernard Mandeville (1670-1733). He was a great satirist and come to have a profound impact on economics, ethics and social philosophy. "The Fable of the Bees" begins with a poem and continues with a number of essays and dialogues. It is all tied together by the startling and original idea that "private vices" (self-interest) lead to "publick benefits" (the development and operation of society).

Bernard Williams's remarkable essay on morality confronts the problems of writing moral philosophy, and offers a stimulating alternative to more systematic accounts which seem nevertheless to have left all the important issues somewhere off the page. Williams explains, analyses and distinguishes a number of key positions, from the purely amoral to notions of subjective or relative morality, testing their coherence before going on to explore the nature of 'goodness' in relation to responsibilities and choice, roles, standards, and human nature. (...) The final chapters make a fascinating enquiry into what morality is about, looking beyond happiness to other human aims and ideals. This re-issue of a classic in moral philosophy includes a new foreword by the author. (shrink)

Conceptual Foundations of Quantum Mechanics provides a detailed view of the conceptual foundations and problems of quantum physics, and a clear and comprehensive account of the fundamental physical implications of the quantum formalism. This book deals with nonseparability, hidden variable theories, measurement theories and several related problems. Mathematical arguments are presented with an emphasis on simple but adequately representative cases. The conclusion incorporates a description of a set of relationships and concepts that could compose a legitimate view of the world.

Die "Paradoxien des Unendlichen" sind ein Klassiker der Philosophie der Mathematik und zugleich eine gute Einführung in das Denken des "Urgroßvaters" der analytischen Philosophie. Das Unendliche - seit jeher ein Faszinosum für die philosophische Reflexion - wurde in der Zeit nach der Grundlegung der Analysis durch Leibniz und Newton in der Mathematik zunächst als Problem betrachtet, das sich nicht vollkommen widerspruchsfrei behandeln lässt. Bernard Bolzano, der heute als "Urgroßvater der analytischen Philosophie" (Michael Dummett) gilt, zeigt in diesem klassisch gewordenen (...) Text jedoch, dass es beim Nachdenken über das Unendliche, sofern man begrifflich differenziert argumentiert und klare Definitionen zugrunde legt, keine echten Widersprüche gibt und sich die "Paradoxien des Unendlichen" auflösen lassen. Bolzano setzt sich zunächst mit den Unendlichkeitsbegriffen der Mathematik und der (idealistisch geprägten) Philosophie seiner Zeit auseinander, bevor er sich Schritt für Schritt die analytischen Grundlagen einer konsistenten Theorie des Unendlichen erarbeitet. Bereits einige Jahrzehnte vor Georg Cantors bis heute maßgeblicher mathematischer Unendlichkeitsdefinition gelingt Bolzano mit diesem Werk, dessen logische Klarheit und dessen Grad an philosophischer Durchdachtheit bis heute Beispielcharakter haben, die Rehabilitation des Unendlichen für die Philosophie der Mathematik. Die "Paradoxien des Unendlichen" wurden zuerst 1851 aus dem Nachlass herausgegeben. Diese Neuausgabe beruht auf dem der Erstausgabe zugrundeliegenden Manuskript. (shrink)

This book offers the fullest and most sophisticated account of Gert's influential moral theory, a model first articulated in the classic work The Moral Rules: A New Rational Foundation for Morality, published in 1970. In this final revision, Gert makes clear that the moral rules are only one part of an informal system that does not provide unique answers to every moral question but does always provide a range of morally acceptable options. A new chapter on reasons includes an account (...) of what makes one reason better than another and a second new chapter is devoted to the question of justifying violations of the rules. Moral impartiality, the moral ideals, and virtue and vice, are all treated in greater detail. Throughout, Gert attempts to answer all of the challenges that his work has provoked. (shrink)

This volume is a revised, enlarged, and broadened version of Gert's classic 1970 book, The Moral Rules. Advocating an approach he terms "morality as impartial rationality," Gert here presents a full discussion of his moral theory, adding a wealth of new illuminating detail to his analysis of the concepts--rationality/irrationality, good/evil, and impartiality--by which he defines morality. He constructs a "moral system" that includes rules prohibiting the kinds of actions that cause evil, procedures for determining when violation of the rules is (...) permitted, and ideals which encourage actions that prevent or relieve suffering. To be valid, Gert argues, any such system must be "a public system that applies to all rational persons." The book concludes with a discussion of medical ethics, demonstrating the link between moral theory and its application to real moral problems. (shrink)

Dans The Elements of Drawing, le célèbre critique d’art anglais John Ruskin endosse le rôle de professeur pour livrer, en trois longues lettres adressées aux débutants, son enseignement sur l’art du dessin. De cet ouvrage hybride, mêlant exercices, observations sur les couleurs, commentaires de peintures et descriptions lyriques de la nature, la postérité retiendra principalement un court passage sur la formation de la perception. Dans une note de bas de page du premier chapitre, Ruskin nous dit en effet que « (...) toute la force de la technique picturale dépend de la possibilité pour nous de retrouver ce que nous pourrions appeler l’innocence de l’œil ». Cette note célèbre a fait l’objet de nombreux commentaires (chez E. Gombrich et N. Goodman notamment), qui viennent discuter, et souvent réfuter, la possibilité d’un regard vierge. À rebours des lectures de surplomb qui autonomisent ce passage et le transforment en « théorie », nous proposons de revenir au texte de Ruskin en pensant l’innocence de l’œil dans son articulation singulière et fondatrice aux exercices qui l’accompagnent. L’hypothèse que nous soumettons est la suivante : c’est l’exercice, dans sa conduite réitérée, qui permet de comprendre le sens de l’innocence perceptive. Bien loin d’un apprentissage scolaire, l’exercice du regard engage chez Ruskin une manière d’être au monde. (shrink)

La pensée du cliché est indissociable d’un geste critique, qui en fait l’envers de l’originalité : ressassés, usés, signes de paresse intellectuelle, les clichés désignent dans la langue la puissance du commun. Au-delà d’une condamnation expéditive, qui génère elle-même ses propres clichés (des clichés il faut toujours se défaire), nous proposons ici d’analyser en détail les raisons de la critique, en prêtant une attention particulière aux apports de deux théoriciens du style, Antoine Albalat et Rémy de Gourmont. Ces deux auteurs (...) ont participé à la condamnation du cliché de manière constructive, fournissant listes, éclairages linguistiques, mais aussi une « philosophie du cliché » (R. de Gourmont) qui met en regard les automatismes de la mémoire et la qualité particulière des images portées par les clichés. La confrontation de leurs analyses permet de renouveler la problématique du cliché et de penser l’efficacité et l’évolution particulière de ces images, que l’on présente d’ordinaire comme figées. (shrink)